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in situ |
la vitesse réelle du temps qui passe
je voudrais vous reparler des nuages, de la poésie qui se dégage lors d’un voyage en train à grande vitesse.
On est pris dans une machine, pris dans un monde qu’on enchaine, pris entre & côtoyant des gens que l’on voudrait, que l’on devrait ignorer, pris dans une sorte d’engrenage d’où l’on peine à vouloir se dégager.
Chacun sa vie, ses réseaux, ses contraintes & responsabilités, ses avant ses après ou ses quelques heures échappées.
Par ennui ou liberté d’esprit, on a la chance aussi d’avoir droit à l’échappatoire d’une baie vitrée & de pouvoir s’en contenter. & 3 heures durant, le privilège d’observer ce dont aucun compte-rendu ne vous sera fait jamais :
le défilé lent & indifférent des nuages.