etwas d'else | Repères |
|
audio |
x-media |
in situ |
1 - Coupoles suspensives
2 - Pygmaes
3 - Expos & installations
4 - Notes éparses & feuilles envolées
J’aime beaucoup ces bribes de philosophie qui émergent dans le dialogue de la main, la fibre & la forme que l’une ou l’autre tend à donner à la troisième :
Ces pensées qui ne viennent que "sous la main".
***
Penser passer
de l'objet à l'espace
***
Osiez : une ligne qui devient surface - une surface qui devient espace ...
***
Vicarience > substitution > habileté
***
Intuition :
Ce n'est pas matériellement qu'on peut essayer de changer le monde, mais logiquement.
La matérialité est aussi une conséquence de nos manières de penser...
***
& de la botanique expérimentale :
le plant VGpirate. (je n''en dis pas + pour l'instant)
***
C’est la recherche de l’exactitude qui rend l’erreur tolérable (hyp.)
***
La forme n’est pas quelque chose que je décide, ni complètement quelque chose que la matière m’impose, plutôt une co-élaboration des deux.
***
À partir du moment où on a peur de se tromper, on tente beaucoup moins...
***
La découverte & l’exploration de ces notions à la fois physiques, psychologiques & culturelles de
tolérance, de latence, de cinglance parfois, de mansuétude & de vivance...
***
On me dit souvent «c’est beau ce que vous faites» & je réponds «c’est la branche avec laquelle je fais qui est belle»
***
il y a
- le matériau & la technique (de quoi & comment c’est fait)
- l’expressivité (ce que ça raconte aux sens en deça des mots)
- le retour critique (ce que les imperfections suggèrent comme questions)
***
lu :
Francis Hallé - éloge de la plante - pour une nouvelle biologie
entre autres : tanin > plasticité ou fluidité (génétique) :
le gène controlerait la constitution (chimique) mais pas la forme de la plante (hyp.)
Insister sur la diversité & variation, principes d'un mécanisme de survie & de progression - à l'opposé de la standardisation & de l'unicité
***
On aurait pu s’y attendre : à prétendre jouer avec ce qui pousse implique de prendre du temps pour réaliser ce qui se passe...
***
Creuser cette notion de mansuétude :
de manus = la main &
suesco = s’habituer, se faire à...
***
Écouter :
Lesco-parentoen 2 (le sacrifice de l'arbre - JRouch ?)
***
Une des ambitions de base, lorsque j’ai entrepris de faire de la sculpture figurative : retracer les chemins vers le ridicule du simulacre de la statuaire grecque...
***
Le mythe de Pygmalion revisité :
d’un bloc d’ivoire ou de marbre il avait fait une représentation de la déesse de l’amour & bien sûr en tomba amoureux.
La déesse, sans doute séduite par l’effet miroir,
transforma la statue en femme...
ou peut-être le sculpteur en statue... ?
***
Par rapports aux artistes, je ne fais pas d’oeuvre, j’essaie de faire des découvertes, dans un domaine peut-être trés spécifique & personnel (osiez etc...) mais qui touche à l’espace & à l’échelle corporelle...
ce qui parle à beaucoup de gens...
***
Essayer de comprendre le geste, le muscle, l’attitude, de les saisir, les révéler ou les approximer, les figer peut-être, mais sans les immobiliser...
***
Il y a sous les doigts comme dans la vie
des points de souplesse, des points de résistance, des points de rupture...
***
Souvent au début d’une sculpture, elle ressemble à un gribouillage dans l’espace...
***
La question de l’os carpien se pose, comme celle de la clavicule, du coude ou de la paumette, avec beaucoup + d’accuité que celle de l’art...
***
Il y a l’attention portée à chaque objet, chaque geste, chaque articulation, chaque fois différente, souvent subtilement, toujours exploratrice & expérimentale...
***
De fait, il y a toujours qq chose qui pousse & repousse, sauf si on passe son temps à l’en empêcher...
***
Le verbe s’ingénier :
c’est aussi se poser des questions en-deça des mots...
***
Il y a la démarche qui peut se résumer à un fil, un axe, suspensif dans l’espace & le temps, qui laisse latitude au moindre courrant d’air d’exprimer le mouvement, au regard d’apprécier le volume, à la pensée de se laisser envoler...
***
« ah il faut être sensuel pour être humain ?
— certainement, madame, la pitié est dans le coeur comme la tendresse est sur la peau... »
Anatole France
le lys rouge
Cataldo me fait remarquer : "ta démarche c'est celle de la vie".
je réponds : c'est aussi bien celle de la vie (la constructibilité) que de la mort (la périssabilité)
d'où l'idée de construire avec la fragilité...?
***
La souplesse donne la force donne la forme...
l’intension observe, les mains & les regards jouent,
l’intuition guide, le faire improvise, le dessin se voit & le dessein s’imagine...
***
De la terre jusques aux ciels
de l’ange à la pesanteur
de la pureté des lignes jusqu’à la gadoue
allez
retour
***
Dans certaines situations il n’y a pas de contrôle Z,
on ne peut pas annuler un geste qu’on vient de faire...
***
Les cornouillers rouges de gap... tiens !
ils ont un méristème bifide, comme la langue du serpent de la bible...
***
Enchevètrements :
torroner c’est vriller mais c’est différent de tresser...
***
« ...le langage de la matière est différent du langage de la forme... »
Daniel Duchert
***
On discutait de cette séparation (ou pas) entre
l’intelligence du corps, du coeur & de l’esprit...
& un fou rire nous a pris en songeant soudain qu’il faudrait y ajouter aussi celle des poils...
***
Une des questions de départ, c’est que lorsque l’homme travaille avec des végétaux, du bois par exemple, la plupart du temps il les maltraite avec des outils en fer...
***
« ... on travaille à la réconcialiation
de faber & de sapiens... »
Thiago Ferrera
***
Une des questions de départ, c’est : est-il loisible & pertinent de travailler le bois en dialogue avec le végétal, c’est à dire sans le tuer, en essayant de le dompter, comme oon dompte un tigre en chat, un loup en chien, un éléphant en sagesse... un saule en osier.. ?
***
La forme parfaite n’existe pas ok ?
ok ! pourtant c’est celle-là qu’on va chercher toujours...
***
Tresser : diverses stratégies (techniques) que, faute pouvoir nommer ou décrire on désignera par leur animal-totem :
l’araignée, le dauphin, l’escargot, le serpent...
***
Comprendre que le contraire de la force n’est pas la faiblesse mais la souplesse...
***
Se confronter à toute cette complexitude, entre la fibre et le fil, du tendon à la peau, plonger dans le matériau hybride : tissages & mé-tissages...
***
Il semble y avoir un avers & un revers dans l’utilisation de la courbure en tant que matériau...
le yang, le yin & le you...
***
Le verbe mobiliser (les mains, le ragard, l’équilibre...)
réponse au verbe solliciter de LKD
(des gens, des regards, des actions...)
***
Une chose semble se dessiner aussi : c’est le nécessaire inachèvement de l’oeuvre. Martin & Victor disaient que ce sont des statues vivantes, oui mais aussi vouées à la mort, et entre les 2, j’espères, é-mouvantes
***
Des lieux où trouver son public aussi : nécessairement passer qq heures dans un lieu public implique d’avoir à répondre aux regards, aux bonjours, aux commentaires des gens qui passent ou se promènent...
la + drôle ce jour a dit «oh! elle me ressemble !»
***
Empathie : à chaque fois qu’une branche casse, je ne peux m’empêcher de dire «ouille!»
***
Pygmaes - oui je sais aussi pourquoi je fais ça : c’est que souvent quand j’explique ma démarche avec les oisiez on me demande si je travaille aussi avec du tressage vivant...?
ok je vais essayer, mais vivant dans un sens + large que simplement biologique ou botanique :
qu’est-ce que la vivance en art ?
***
Tresser dans l’espace public & puis...
Disparue ! Aucune trace mais le fil est resté avec un joli petit noeud à son extrémité. si c’était un accident, une tempête, j’aurais retrouvé au moins qq branches brisées ou au moins l’anneau qui retient la clavicule... de là à soupçonner un vol... ? (je me souvient d’une dame qui passait un jour & qui a dit « oh c’est joli, je la verrais bien dans mon jardin...»
tout de même, mamie !)
***
Je m’entends répondre de ces choses lorsqu’on me demande ce que je suis en train de faire : «...je ne sais pas, peut être un épouvantail si tout va bien...»
et si tout va mal ? une corbeille à papier ?
***
L’immense liberté que j’ai par rapport aux artisants vaniers c’est que je peux à la fois découvrir & déconstruire la standardisation du matériau, & par là porter la question de la régularité de l’objet. chaque branche est prise dans sa singularité, & donc chaque forme, chaque force, chaque aspect & chaque objet donc...
***
Je crois que la matérialité du faire me libère l’esprit au-delà des mots pour le dire...
je sais où sont mes doigts mais ne les ai pas encore dénombrés, je les cherche à travers ce que je fais (avec peut être juste une autre digitalité dénuée de clavier...)
***
À développer aussi : la notion de profusion :
de quel matériau dispose-t-on en grande quantité & qui n’a quasi aucune valeur marchande ?
***
On travaille les équilibres subtils / fragiles
cette fragilité (ou son contraire) ne dépendant que d’une sorte de volonté de celui - celle - qui manipule. soit-il soit-elle soit-on (se considère-t-on) acteur ou spectateur.
Le challenge cet hiver (puisque la saison des osiers s'arrête aux premiers bourgeons) serait d'implanter une douzaine de coupoles dans divers endroits - tester à la fois les techniques & les configurations.
Comme point fixe on aurait la terre avec tout ce qui y pousse (y vit) - l'incontournable dialogue entre nature & culture ;
comme axe on prendrait les sciences, les arts & métiers & habitudes (les savoir-faire) ;
le but (l'étoile) ce serait d'envahir discrètement l'espace public (ou pas) avec des petites choses qui suscitent des questions & des sourires...
***
Une spirale ne serait que
l'instant d'une forme (hyp.)