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O S I E Z

2008-22 - architectures & sculptures en tressage d'osier

1 - Coupoles suspensives (en construction)
2 - Pygmaes (en construction)
3 - Expos & installations
4 - Notes éparses & feuilles envolées

Je travaille les tressages d’osiers.
Au début on croit que les osiers sont des jeunes branches de saules qui servent à faire des paniers, puis on découvre qu’il y a des tas (foison) d’autres jeunes branches ou lianes qui peuvent être utlisées et qu’on peut faire des tas d’autres choses que des paniers.

Au départ je ne sais pas ce que représente le tressage pour vous ; pour moi c’est à la fois une technique & une sagesse que le monde entier connait depuis l’aube des temps mais qui a eu tendance, à la fin du XXème siècle, à être remplacée par des trucs industriels, en plastique ou en acier.

J’ai abordé la question en m’intéressant à l’architecture : pourquoi, quand on construit, on commence par déblayer le terrain, couper les arbres, les transformer en planches ou en poutres avant d’être obligé de les visser ou les clouer pour les faire tenir debout ensemble alors que c’est précisément ce que faisait l’arbre qu’on a coupé... ?

Bon, je ne suis pas architecte mais vous voyez l’idée ?

Donc j’ai commencé à tresser des coupoles.
A mon échelle. Celle d’un homme sur la terre, ave ses richesses naturelles & abondantes (profusion).
Ça m’a obligé à m’intéresser à la botanique, aux écosystèmes, aux arts & traditions, aux ryhtmes des saisons & de la vie...

à certaines questions, limite spirituelles parfois aussi, que je résume sous le terme du « dialogue perpétuel entre nature & culture » plutot que de vouloir les opposer.

Ça m’a amené de découvrir ou élaborer des techniques où j’ai l’impression que c’est la branche elle-même qui m’explique comment ça peut tenir ou quelle forme ça peut prendre, au lieu de vouloir savoir à l’avance & contraindre la branche.

Ça m’a permis de rencontrer des gens, plus ou moins intéressés par ce que je faisais mais qui tous & toutes me disaient la même chose : « c’est joli mais qu’est-ce que c’est ? »
& je reçois ça comme le plus bel encouragement que je puisse rêver.

Si on vous demande, mon projet consiste à faire sourire & se poser des questions les gens.

Ça m’ a appris le verbe cingler aussi, & tellement d’autres mots qui n’existent pas pour décrire ce qui se passe, ce qu’on sent, tellement de nuances entre souple & rigide par exemple, ou entre organisé & chaotique. C’est ce genre de subtilités que je cherche à montrer & à explorer en tressant.

Je sais que je travaille ave l’inconscient collectif : il ya 50 ans on rêvait de plastique, de machines & d’aller dans l’espace intersidéral, aujourd’hui on rêve de bio, d’arbres, & de vivre bien sur terre. Au delà des rêves, j’utilise & décline des principes ternaires & des développements en spirales qui ont force de paradygmes & font paraitre ridicules les principes binaires, carrés, cubiques qu’utilise principalement la civilisation oxydentale : si les galaxies aussi bien que l’ADN s’organisent en spirale ce n’est peut peut être pas complètement par hasard... ?

Je sais que bien en deça de ces questions giganstesques, mon travail consiste à me poser des toutes petites questions d’équilibre, de sustente, d’ondulation ou d’humidité (côté technique), de patience, d’observation, d’essais & d’humilité (côté spirituel).

Je sais que je fabrique, ave les osiers qu’on trouve sur place, des structures tressées & suspensives qui peuvent être perçues comme des objets ou comme des espaces, ou les deux, ou d’autres manières encore.
Qui peuvent être utilisées (ou utilitaires) ou bien rester simplement poétiques, oscillant aux vents, entre les arts terrestres & celui des cerfs-volants.